La Constituante doit oser
Pour la troisième fois de la séance, Aloys Fauquez attaqua vivement le Conseil d’Etat. Aussi rond d’apparence qu’acéré dans ses propos, il décrivit une fois de plus les conditions de vie difficiles des ouvriers dont il défendait quotidiennement les intérêts. Lui qui n’avait jamais craint d’affronter seul le gouvernement n’allait pas faiblir, maintenant que les dernières élections l’avaient mis à la tête d’une douzaine de députés socialistes. Comme d’habitude, les critiques du tribun d’extrême gauche provoquèrent de violentes réactions. Invectives et protestations fusèrent de toute part. Insensible aux ors tièdes de cette fin d’automne 1899, le Grand Conseil devint à nouveau le champ de bataille d’une législature particulièrement agitée.